Page:Camille Allary - Au pays des cigales - nouvelles et contes.djvu/31

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dit mon oncle en se levant de table, après avoir secoué les cendres de sa dernière pipe.

Il prit la lampe, et nous montâmes au premier, car Magdeleine, qui était peut être douée d'une grande acuité de perception, avait dressé mon lit dans la chambre même du curé.

Je dis mes prières. Quand j'eus fini, je me déshabillai comme par enchantement. En un clin d'œil je fus blotti dans mon lit.

Pendant ce temps, mon oncle, agenouillé sur un tapis, priait. De ma place, je n'avais qu'à dresser la tête pour lui voir faire le signe de la croix, et j'entendais les phrases latines tomber une à une de ses lèvres charnues. Puis, il se leva, vint m'embrasser, se défit de sa soutane, de sa culotte noire, et se coucha.

« Bonne nuit, petit, » fit-il ensuite.