Page:Camille Allary - Au pays des cigales - nouvelles et contes.djvu/38

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Bien des années se sont écoulées depuis. Pourtant, après certains jours de travail, lorsque la fatigue ou la fièvre me mettent dans la nécessité de veiller, dans le silence de la nuit, il m'arrive d'entendre résonner à mon oreille les énergiques ronflements de mon oncle l'abbé. Ils semblent revenir du fond du passé pour me ramener à cette heureuse époque où, tout petit, malgré les réprimandes de ma mère, je traversais les gours de l'Arc à la nage, pour aller, de l'autre côté de l'eau, chercher des nids de linottes dans les haies d'aubépine en fleurs.


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