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Page:Camille Allary - Au pays des cigales - nouvelles et contes.djvu/39

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L’AME ENVOLÉE

A Gustave Devaux.





Ce matin, de très-bonne heure, une grande clameur m’a réveillé. Mon village était mis en émoi par l’arrivée d’une caravane de bohémiens espagnols. La gendarmerie les traquait de ville en ville. De guerre lasse, ils sont venus se réfugier dans ce hameau paisible, perdu au milieu des montagnes. Il y avait une dizaine de voitures chargées d’un bric-à-brac sordide. Les enfants du pays, toute une ribambelle d’enfants curieux et hâbleurs, marchaient derrière.