Page:Camille Allary - Au pays des cigales - nouvelles et contes.djvu/41

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parcheminé sillonné de larges rides, qui se tenait debout avec peine. Appuyée sur un bâton noueux , ses rares cheveux gris secoués par le vent, les pieds nus, elle allait de tente en tente, demandant avec des gestes pleins de supplication de l'eau pour remplir la marmite de fer qu'elle portait sous l'aisselle. On eût dit une sorcière des ballades allemandes se rendant au sabbat.

Les jeunes filles sont robustes. J'en ai vu de merveilleusement belles. Elles ont les yeux clairs et profonds des Orientales. Le soleil a roussi leur peau, sous laquelle se distingue pourtant le réseau foncé des veines. Elles se drapent avec coquetterie dans les pans de vieux rideaux à ramages coloriés. Des pendeloques de corail et de coquillages se balancent à leurs oreilles; des pièces de monnaie trouées et reliées par un fil de métal s'enroulent autour du cou comme un collier. Un mouchoir en-