Page:Camille Allary - Au pays des cigales - nouvelles et contes.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toure la tête et retient la masse sombre des cheveux ; deux longues tresses, ornées à leur extrémité de faveurs roses ou bleues, pendent derrière le dos.

Les hommes sont grands et nerveux. Leur chevelure huileuse n’a jamais été taillée ; une barbe fine couvre le visage. Ils vont en manches de chemise et portent des bottes éculées qui montent jusqu’aux genoux. Le chef est un beau vieillard, aux traits rudement accentués, à la barbe blanche, touffue comme celle des dieux égyptiens. Il rappelle au souvenir le Frédéric Barberousse des Burgraves. Dès qu’il parle, les bohémiens se taisent respectueusement. Quand il veut faire exécuter un ordre, il siffle d’une certaine façon. À ce signal, des extrémités du campement la troupe entière accourt en hâte.