Page:Camille Allary - Au pays des cigales - nouvelles et contes.djvu/56

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chapeau galonné d'or à la main, ouvrait la portière du coupé bleu qui attendait l'en- tretenue au bas du perron.

Un matin, pendant la récréation, tandis que nous étions en train d'achever une partie de balle, nous vîmes un nouveau arriver par la porte de l'étude. Le pion l'accompagnait et le tenait par la main. Lorsqu'ils se furent un peu avancés dans la cour, le répétiteur lui dit en montrant les autres élèves : « Voilà vos compagnons, allez-vous amuser avec eux. »

Nous autres, nous nous approchâmes du nouveau venu. Lui s'était tranquillement assis sur une marche d'escalier, sous les arceaux, et là, un couteau à la main, il s'amusait à faire des entailles dans le tronc d'un jeune platane. Il devait avoir neuf ans. Le soleil avait brûlé son visage et ses mains. Il était vêtu grossièrement. Une casquette