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Nous étions arrivés. Chaque élève gagna son banc, sortit ses livres du pupitre et se mit à étudier les leçons du lendemain.




A dîner, le nouveau s'obstina à ne pas toucher aux plats qui nous furent servis. Il ne parla à personne. A l'étude, on l'avait placé à l'avant-dernier banc, près de la fenêtre. Malgré le tapage qui se fit, il resta deux grandes heures immobile dans son coin. Les coudes appuyés sur la table, les mains dans les cheveux, il songeait en faisant semblant de lire le bouquin ouvert devant lui. Souvent, il levait la tête pour suivre le vol des mouches ou pour regarder les animalcules qui, devant lui, dansaient dans un rayon de soleil. Parfois, il fermait les yeux et enfonçait un doigt dans le trou de ses oreilles afin de mieux s'isoler. Alors,