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Le hasard voulut que, le soir, on donnât au nouveau un lit placé juste à côté du mien. Au dortoir, quand je ne dormais pas, j'avais l'habitude de me pencher en dehors de ma couche, afin de regarder ce qui se passait autour de moi. Cette nuit-là, lorsque tout le monde fut couché, je fis comme d'ordinaire. Je m'assis sur mon séant pour examiner à mon aise tous les détails du dortoir.

C'était une salle haute et large, aux murs blancs rehaussés d'un soubassement noir.

Un crucifix pendait au milieu, entre deux fenêtres. De chaque côté il y avait une enfilade de petits lits en fer avec de jolis rideaux blancs, dont la transparence permettait de distinguer les mouvements des dormeurs. Le parquet, ciré avec soin, reflétait le rayonnement des lampes qui brûlaient contre la muraille. De ma place, je regardais le pion. Il dormait avec la bouche