Page:Camille Allary - Au pays des cigales - nouvelles et contes.djvu/63

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nez, une prise de tabac sur le revers de la main, disait à haute voix un conte fantastique, et les marmots, anxieux, les yeux grands ouverts, restaient là, pendus à ses lèvres, tandis que la chienne, le museau allongé sur ses pattes, rêvait près des cendres chaudes. Quand venait la belle saison, à l'époque où les premières cailles courent dans les blés, c'est sur la place de l'église, à l'ombre des ormeaux, qu'il polissonnait avec la marmaille du pays. Au temps des, moissons, son père le conduisait au champ avec lui. Il ouvrait la porte de l'écurie, faisait sortir l'âne, sur le dos duquel on mettait le bât, puis les deux grands sacs de sparterie tressée; il montait dessus, et en route.

De sa place, le nouveau revoyait toutes ces choses, et à chacun de ses souvenirs des larmes silencieuses coulaient sur ses joues tannées.