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Page:Camille Allary - Au pays des cigales - nouvelles et contes.djvu/73

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ville des papes un argentier italien d'une grande habileté, nommé Paoli. Marthe jeta une cape éraillée sur ses épaules, tira la porte de son taudis, et, malgré la nuit, se dirigea vers sa boutique. Assis dans un fauteuil de cuir gaufré, au fond de son atelier, à la lueur d'une lampe à trois becs pendue au plafond, entouré de ses aides, l'argentier travaillait à un superbe calice d'or sur le pied duquel il avait déjà ciselé des figurines d'anges bouffis et frisés. Il examina attentivement à la loupe les larmes que lui présentait la veuve. Après les avoir longtemps tournées et retournées, il les rendit en disant :

« Femme, tes larmes sont des diamants. Garde-les précieusement; elles représentent une fortune princière. »

Femme, tes larmes sont des diamants, elles représentent une fortune princière. La veuve courut éveiller le barbier. Elle