Aller au contenu

Page:Camille Allary - Au pays des cigales - nouvelles et contes.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lui montra un des trois diamants et promit de le lui donner s'il guérissait son fils. Cette fois le chirurgien ne se fit pas prier. Il prit tant de peines, il inventa tant de médecines, qu'au bout d'une semaine la vie bouillonnait dans les veines de ce petit être qui, deux jours avant, semblait près de rendre l'âme. Marthe tint sa promesse. Par la suite, Benezet devint grand et robuste. C'était un brun, aux yeux bleus, aux mains effilées, aussi fines que celles d'une châtelaine. Il avait la force, la jeunesse et la beauté; mais la veuve n'était point satis- faite.

La veuve n'était point satisfaite. Comme beaucoup de mères, elle rêvait pour son enfant un merveilleux avenir; elle voulait des dignités, des grandeurs. Sa fortune lui permettait de réaliser toutes ses fantaisies, et comme elle désirait qu'il devînt un des hommes les plus remarquables de son