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temps, elle l'envoya étudier à l'université de Montpellier. Là, le jeune Provençal se fit bientôt remarquer. Sa vive intelligence étonnait ses maîtres. Les cadets de famille qu'il fréquentait parlaient partout de son savoir et de ses belles manières. Ainsi disparut la seconde larme.

Ainsi disparut la seconde larme. Lorsque Benezet revint à Avignon, le pape, qui s'était souvent entretenu de lui avec ses cardinaux, demanda à le voir. Il le fit venir au palais. Peu à peu, il le prit en amitié. Il l'invitait souvent à prendre place à sa table. Les soirs où il sortait à pied, pour aller faire ses dévotions à la basilique, c'est appuyé sur le bras de son favori qu'il parcourait les rues. Ces marques publiques d'estime rendaient Marthe bien heureuse ; pourtant elle dépérissait. Un mal étrange la dévorait. Elle s'éteignait lentement, pareille à une lampe dont l'huile est épuisée. La vie sem-