Page:Camille Allary - Au pays des cigales - nouvelles et contes.djvu/81

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devant elle afin de lui lécher le visage. Elle était l'âme de la maison. On m'oubliait un peu à cause d'elle ; mais, comme l'affection de mes parents se partageait entre elle et moi, je ne songeais pas à m'en plaindre : Thérèse était si gentille, et je l'aimais tant!




Voici comment je la vis la dernière fois.

Un matin, au collége, nous étions dans l'étude occupés à apprendre nos leçons.

C'était en juillet, à l'approche des vacances ; une grande chaleur tombait. Les portes et les fenêtres avaient été laissées ouvertes. Le pion, l'air ennuyé, la chemise déboutonnée, le gilet ouvert, se promenait devant les tables rangées en gradins. Tout à coup, après avoir causé un instant avec le domestique du proviseur, il s'arrêta, et, dans le bourdonnement des voix, je l'entendis m'appeler en disant :