Page:Cammaerts - Les Bellini, Laurens.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
67
LES BELLINI.

plus que lui, le descendant de la race glorieuse des Bellini.

Vittore Gamelio, un médailleur contemporain, nous a conservé les effigies des deux frères Bellini. Gentile apparaît sous l’aspect d’un honnête bourgeois, à l’œil lourd, à la mâchoire volontaire, aux traits grossiers et vigoureux. Giovanni, au contraire, a le nez mince, le menton délicat et l’œil rêveur d’un poète de cour. On chercherait vainement à découvrir, entre les deux profils, la plus subtile ressemblance.


VI

GENTILE BELLINI.

Suivant une coutume très répandue à Venise, Anne Bellini fit son testament, peu avant la naissance de son premier enfant. Ce document datant de 1429, c’est donc en cette année que se place, croyons-nous, la naissance de Gentile.

Nous ne savons rien de son enfance. Il était encore, sans doute, trop jeune pour suivre son père lorsque celui-ci se rendit à Ferrare. Lorsque Jacopo rentra à Venise, Gentile, qui avait alors de quinze à vingt ans, devint son premier élève et fut bientôt associé à ses travaux. C’est du moins ce que nous pouvons déduire de l’inscription du tableau d’autel du Santo de Padoue (avant 1460), où les noms de Gentile et de Giovanni suivent celui de leur père.

C’est à cette époque que l’on attribue les volets d’orgue