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Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/106

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de montres et d’autres bijoux. « Ils ont été au moins bien punis, ajouta la personne qui racontait ces détails. — Oh ! non, non, Madame, reprit la dauphine, ils sont morts à côté d’honnêtes gens. »

En passant par Reims, à son arrivée de Strasbourg : « Voilà, dit-elle, la ville de France que je désire revoir le plus tard possible. »

La dauphine avait apporté de Vienne une grande quantité de diamans blancs ; le roi y ajouta le don des diamans et des perles de la feue dauphine, et lui remit aussi un collier de perles d’un seul rang dont la plus petite avait la grosseur d’une aveline, et qui, apporté en France par Anne d’Autriche, avait été substitué, par cette princesse, aux reines et dauphines de France[1].

Les trois princesses, filles de Louis XV, se réunirent pour lui offrir de magnifiques présens. Madame Adélaïde donna en même temps à la jeune princesse une clé des corridors particuliers du château, par lesquels, sans aucune suite, et sans être aperçue, elle pourrait parvenir jusqu’à l’appartement de ses tantes, et les voir en particulier. La dauphine leur dit, avec infiniment de grâce, en prenant cette clé, que pour lui faire apprécier toutes les choses superbes qu’elles voulaient bien

  1. Je cite particulièrement ce collier, parce que la reine crut devoir, malgré cette substitution, le remettre aux commissaires de l’Assemblée nationale, quand ils vinrent dépouiller le roi et la reine des diamans de la couronne.
    (Note de madame Campan.)