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Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/210

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dans cette circonstance, rendu les plus grands services à la tranquillité publique.

Beaucoup de gens, éclairés par les événemens désastreux de la fin du règne de Louis XVI, ont soupçonné M. de Saint-Germain d’une perfide combinaison en faveur des projets formés, à la vérité, depuis long-temps, par les ennemis de l’autorité ; mais par quelle fatalité la reine fut-elle entraînée à servir de semblables vues ? Je n’en ai jamais pu découvrir la véritable cause, si ce n’est dans la grande faveur accordée aux capitaines et aux officiers des gardes-du-corps, qui, par cette réforme, se trouvaient les seuls militaires de leur rang chargés de la garde du souverain, ou dans les fortes préventions de la reine contre le duc d’Aiguillon, alors commandant des chevau-légers. M. de Saint-Germain conserva cependant cinquante gendarmes et cinquante chevau-légers pour servir à la représentation royale, les jours de grand cérémonial ; mais, en 1787, le roi réforma en entier ces deux espèces de noyaux de corps militaires. La reine dit alors, avec satisfaction, qu’enfin on ne verrait

    du dernier. Ses réductions nombreuses indisposaient la noblesse et le clergé.

    Une parente de ce ministre demandait à un évêque si l’on ne pouvait pas faire ses pâques et le jubilé en même temps. « Madame, lui répondit le prélat, nous sommes dans un temps d’économie, je crois qu’on peut encore faire celle-là. »

    (Note de l’édit.)