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En 1775, à la mort du maréchal du Muy, l’ascendant que prenait la secte des novateurs fit appeler à la cour M. de Saint-Germain, pour lui confier le poste important du ministère de la guerre. Son premier soin fut de s’occuper de la destruction de la maison militaire du roi, imposant et utile rempart de la puissance royale.

Il est à remarquer qu’à l’époque où le chancelier Maupeou avait obtenu de Louis XV la destruction du parlement et l’exil de tous les anciens magistrats, les mousquetaires avaient été chargés de cette expédition, et qu’au coup de minuit MM. les présidens et conseillers avaient tous été arrêtés, chacun par deux mousquetaires.

Il y avait eu, au printemps de 1775, une insurrection populaire, occasionnée par la cherté du pain. Le nouveau système de M. Turgot, pour la liberté indéfinie du commerce des grains, en fut la cause ou le prétexte[1] ; et la maison du roi avait encore,

    auxquels on s’est adressé, n’ayant pu les secourir), m’a engagé à leur faire avancer, à titre de prêt, sur les fonds de ma liste civile, les cinquante mille écus qui leur étaient indispensables le 31 du mois dernier. Les mêmes raisons m’engagent à cautionner, sur les mêmes fonds, les sommes qu’ils pourront se procurer pour compléter, avec les cinquante mille écus dont j’ai fait l’avance, la somme de douze cent mille livres remboursables en dix années, y compris mon avance à laquelle je n’assigne pas de terme fixe de remboursement. À Saint-Cloud, le 4 août 1790. Signé Louis. »

    (Note de l’édit.)

  1. Liberté, économie, tels étaient les deux principes de M. Turgot. Il insistait principalement à la cour sur l’application