Aller au contenu

Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/278

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

plaisir de parcourir toutes les fabriques du hameau, de voir traire les vaches, de pêcher dans le lac, enchantait la reine ; et, chaque année, elle montrait plus d’éloignement pour les fastueux voyages de Marly.

L’idée de jouer la comédie, comme on le faisait alors dans presque toutes les campagnes, suivit celle qu’avait eue la reine de vivre à Trianon dégagée de toute représentation. Il fut convenu qu’à l’exception de M. le comte d’Artois, aucun jeune homme ne serait admis dans la troupe, et qu’on n’aurait pour spectateurs que le roi, Monsieur et les princesses qui ne jouaient pas ; mais que pour animer un peu les acteurs, on ferait occuper les premières loges par les lectrices, les femmes de la reine, leurs sœurs et leurs filles : cela composait une quarantaine de personnes.

La reine riait beaucoup de la voix de M. d’Adhemar, belle anciennement, mais devenue très-chevrotante : l’habit de berger, dans le Colin du Devin du village, rendait son âge fort ridicule, et la reine se plaisait à dire qu’il était difficile que la malveillance pût trouver quelque chose à critiquer dans le choix d’un pareil amoureux. Le roi s’amusait beaucoup de ces comédies.

    ce changement dans les costumes dut exercer sur les mœurs. Voyez dans les éclaircissemens, lettre (R), tout ce morceau qui est d’un observateur éclairé.

    (Note de l’édit.)