Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/317

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impartialité qu’elle parlait de sa jeunesse. Que ne devait-on pas espérer de son âge mûr !


    des airs qui en ont d’obligés, il remplit les suspensions ou les intervalles du chant par les traits que devrait rendre l’orchestre ; enfin l’art du chant est tellement inné chez ce jeune homme, que MM. Piccini, Sacchini et Grétry, qui l’ont tous entendu avec enthousiasme, lui ont conseillé de ne point s’appliquer à une étude des règles dont la nature semble avoir voulu le dispenser. Il joint à ce don précieux un esprit facile, la vivacité de son pays et une figure aimable. La reine a désiré plusieurs fois l’entendre, et M. le comte d’Artois vient de le nommer secrétaire de son cabinet. Nous l’avons entendu exécuter plusieurs fois tout l’opéra d’Orphée, depuis l’ouverture jusqu’aux derniers airs de danse du ballet qui le termine. Un opéra est, dans le gosier de cet être étonnant, un seul morceau de musique qu’il exécutera avec la même facilité qu’un autre chanterait une ariette. Quel dommage que l’état dans lequel il est né l’empêche d’employer un talent aussi rare à sa fortune et aux plaisirs du public ! »

    (Note de l’édit.)