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Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/340

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Aussitôt la toilette terminée, on faisait entrer les valets et garçons de garde-robe qui emportaient le tout pêle-mêle dans ces mêmes toilettes de taffetas, à la garde-robe des atours, où tout était reployé, suspendu, revu, nettoyé avec un ordre et un soin si étonnans, que les robes même réformées avaient tout l’éclat de la fraîcheur : la garde-robe des atours consistait en trois grandes pièces environnées d’armoires, les unes à coulisses, les autres à porte-manteau ; de grandes tables, dans chacune de ces pièces, servaient à étendre les robes, les habits, et à les reployer.

La reine avait ordinairement, pour l’hiver, douze grands habits, douze petites robes dites de fantaisie, douze robes riches sur panier, servant pour son jeu ou pour les soupers des petits appartemens.

Autant pour l’été ; celles du printemps servaient en automne ; toutes ces robes étaient réformées à la fin de chaque saison, à moins qu’elle n’en fît conserver quelques-unes qu’elle avait préférées. On ne parle point des robes de mousseline, percale ou autres de ce genre ; l’usage en était récent, mais ces robes n’entraient pas dans le nombre de celles fournies à chaque saison : on les conservait plusieurs années. Les premières femmes étaient chargées de la garde, du soin et de la révision des diamans. Ce détail important avait été anciennement confié à la dame d’atours, mais depuis bien des années il était du nombre des fonctions des premières femmes de chambre.