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garçon de garde-robe : ce dernier était chargé de transporter à l’appartement, tous les matins, des corbeilles, couvertes en taffetas, qui contenaient tout ce que la reine devait porter dans le jour, et de grandes toilettes, en taffetas vert, qui enveloppaient les grands habits et les robes. Le valet de garde-robe de service présentait, tous les matins, à la première femme de chambre, un livre sur lequel étaient attachés les échantillons des robes, grands habits, robes déshabillées, etc. Une petite portion de la garniture indiquait de quel genre elle était ; la première femme présentait ce livre, au réveil de la reine, avec une pelote ; S. M. plaçait des épingles sur tout ce qu’elle désirait pour la journée : une sur le grand habit qu’elle voulait, une sur la robe déshabillée de l’après-midi, une sur la robe parée, pour l’heure du jeu ou le souper des petits appartemens. On reportait ce livre à la garde-robe, et bientôt on voyait arriver, dans de grands taffetas, tout ce qui était nécessaire pour la journée. La femme de garde-robe, pour la partie du linge, apportait de son côté une corbeille couverte contenant deux ou trois chemises, des mouchoirs, des frottoirs ; la corbeille du matin s’appelait le prêt du jour : le soir elle en apportait une contenant la camisole, le bonnet de nuit et les bas pour le lendemain matin ; cette corbeille s’appelait le prêt de nuit : ces deux objets étaient du ressort de la dame d’honneur, le linge ne concernant point la dame d’atours. Rien n’était rangé, rien n’était soigné par les femmes de la reine.