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Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/342

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appointemens n’excédaient pas douze mille francs ; mais la totalité des bougies de la chambre, des cabinets et du salon de jeu, leur appartenait chaque jour, allumées ou non, et cette rétribution faisait monter leur charge à plus de cinquante mille francs pour chacune. Les bougies du grand cabinet du salon des nobles, pièce qui précédait la chambre de la reine, celles des antichambres et corridors, appartenaient aux garçons de la chambre. Les robes négligées étaient, à chaque réforme, portées, par ordre de la dame d’atours, aux premières femmes. Les grands habits, robes de parure et tous les autres accessoires de la toilette de la reine appartenaient à la dame d’atours elle-même.

Les reines étaient très-circonspectes sur le choix de leurs premières femmes ; elles eurent toujours soin de les prendre parmi les douze femmes ordinaires, pour les mieux connaître et soustraire cette place de confiance aux intrigues de la cour ou de la capitale. La reine Marie-Antoinette, ayant connu madame Campan lorsqu’elle était lectrice des filles de Louis XV, et voulant se l’attacher comme première femme, lui donna la promesse de cette place ; mais pendant plusieurs années, elle remplit celle de femme ordinaire. Une dame de famille noble, très-aimée de la reine qui l’avait distinguée, à son arrivée en France, parmi ses femmes, et qui se flattait d’avoir la place de première, en fut privée parce qu’elle avait eu l’imprudence de profiter de la bienveillance de la jeune dauphine, pour faire