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livres par voyage aux appointemens des femmes, pour les indemniser des frais de déplacement. On doit observer qu’avec économie ces voyages faisaient dépenser mille ou douze cents livres. Mais les maris de ces dames avaient tous des états honorables et lucratifs, et l’on ne considérait nullement les appointemens de ces sortes de places ; l’appui et la protection de la reine étaient les seules raisons qui les faisaient briguer. J’ai vu un moment où la moins fortunée jouissait de quinze à vingt mille francs de revenu, tandis que quelques-unes d’entre elles avaient, par l’état de leurs maris, depuis soixante jusqu’à quatre-vingt mille francs par an ; mais ces fortunes venaient des emplois de finances, des places accordées ou du bien patrimonial, et n’étaient nullement puisées sur le Trésor royal, les pensions accordées étant rares et peu considérables.

On n’accordait point de retraite aux premières femmes ; elles conservaient la totalité des émolumens de leur place trop considérable pour qu’on pût les indemniser. Les survivancières les remplaçaient à la cour, et avaient six mille livres d’appointemens.

Les femmes de chambre ordinaires obtenaient quatre mille livres de pension après trente années révolues de service, trois mille livres après vingt-cinq ans, deux mille livres après vingt années de fonctions.

Les douze femmes servaient quatre par semaine,