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Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/363

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aile de volaille, et un verre d’eau dans lequel elle trempait de petits biscuits.

À midi, la toilette de représentation avait lieu. On tirait la toilette au milieu de la chambre. Ce meuble était ordinairement le plus riche et le plus orné dans l’appartement des princesses. La reine s’en servait de même, et à la même place, pour son déshabiller du soir. Elle couchait lacée avec des corsets à crevés de ruban, et des manches garnies de dentelle, et portait un grand fichu. Le peignoir de la reine était présenté par sa première femme, si elle était seule au commencement de la toilette ; ou, de même que les autres objets, par les dames d’honneur, si elles étaient arrivées. À midi, les femmes qui avaient servi vingt-quatre heures étaient relevées par deux femmes en grand habit ; la première avait été de même faire sa toilette. Les grandes entrées étaient admises pendant la toilette ; des plians étaient avancés, en cercles, pour la surintendante, les dames d’honneur et d’atours, la gouvernante des enfans de France, lorsqu’elle y venait ; les fonctions des dames du palais, dégagées de toute espèce de devoirs de domesticité, ne commençaient qu’à l’heure de sortir pour la messe ; elles attendaient dans le grand cabinet, et entraient quand la toilette était terminée. Les princes du sang, les capitaines des gardes, toutes les grandes charges, ayant les entrées, faisaient leur cour à l’heure de la toilette. La reine saluait de la tête, ou par une inclination du corps, on en s’ap-