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Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/364

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puyant sur sa toilette, pour indiquer le mouvement de se lever : cette dernière manière de saluer était pour les princes du sang. Les frères du roi venaient aussi assez habituellement faire leur cour à Sa Majesté pendant qu’on la coiffait. L’habillement de corps se faisait, pendant les premières années du règne, dans la chambre et selon les lois de l’étiquette, c’est-à-dire que la dame d’honneur passait la chemise, versait l’eau pour le lavement des mains ; la dame d’atours passait le jupon de la robe ou du grand habit, posait le fichu, nouait le collier. Mais lorsque les modes occupèrent plus sérieusement la jeune reine, lorsque les coiffures devinrent d’une hauteur si prodigieuse, qu’il fallait passer la chemise par en bas ; lorsqu’enfin elle voulut avoir à son habillement sa marchande de modes, mademoiselle Bertin, que les dames auraient refusé d’admettre pour partager l’honneur de servir la reine, l’habillement cessa d’avoir lieu dans la chambre ; et la reine faisait un salut général en quittant sa toilette, et se retirait dans ses cabinets pour s’habiller.

La reine, une fois rentrée dans sa chambre, placée debout vers le milieu, environnée de la surintendante, des dames d’honneur et d’atours, de ses dames du palais, du chevalier d’honneur, du premier écuyer, de son clergé prêt à la suivre à la messe, des princesses de la famille royale qui arrivaient, accompagnées de tout leur service, en dames et en charges d’honneur, passait en ordre par la