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Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 2.djvu/232

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de la reine, adressé à M. Bertrand lui-même. La reine disait dans ce billet : « Adressez-vous à madame Campan avec toute confiance ; la conduite de son frère en Russie n’a en rien influé sur ses sentimens ; elle nous est entièrement dévouée ; et, si la suite amenait des choses à nous faire passer verbalement, vous pouvez compter entièrement sur son dévouement et sa discrétion. »

Les attroupemens, qui se faisaient presque toutes les nuits dans les faubourgs, avaient alarmé les amis de la reine ; ils la supplièrent de ne plus coucher dans son appartement du rez-de-chaussée des Tuileries. Elle monta au premier étage dans une pièce qui était entre l’appartement du roi et celui de M. le dauphin. Éveillée dès la pointe du jour, elle exigeait que l’on ne fermât ni volets ni persiennes,

    avec la lettre du lendemain celle à laquelle il avait répondu la veille, de manière que mes lettres et ses réponses, dont je me contentais de prendre note, ne restaient jamais vingt-quatre heures entre mes mains. J’avais proposé cet arrangement à Sa Majesté pour lui ôter toute inquiétude ; mes lettres étaient remises ordinairement au roi ou à la reine par M. de Marsilly, capitaine de la garde du roi, dont Leurs Majestés connaissaient le dévouement et la fidélité. J’en chargeais aussi quelquefois M. Bernard de Marigny, qui n’avait quitté le commandement de Brest que pour se rapprocher des dangers qui menaçaient le roi, et partager, avec tous les fidèles serviteurs de Sa Majesté, l’honneur de lui faire un rempart de sa personne. (Mémoires particuliers pour servir, etc., tome II, page 12.)

    (Note de l’édit.)