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Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 2.djvu/315

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de l’État, s’était déclarée inséparable de Sa Majesté. Elle l’aurait donc suivie à Rambouillet et à Chartres. Il est probable de plus que les chefs factieux n’auraient osé s’y risquer, et que l’Assemblée nationale, épurée par leur séparation, se serait unie au roi dont les intentions étaient pures, et qu’il en serait résulté des réformes utiles, sans renverser la constitution monarchique. 4.o Enfin, s’il avait fallu en venir aux extrémités pour réduire Paris, quel avantage n’aurait-on pas eu contre cette ville qui ne subsistait alors que par les blés qui remontaient la Seine ! En arrêtant les convois à Pontoise, Paris était affamé. D’ailleurs le roi aurait aisément rassemblé autour de lui dix mille hommes en quatre jours, et quarante dans la quinzaine, sauf à réunir des forces plus considérables, si les circonstances venaient à l’exiger. L’armée que commandait M. de Bouillé dans son commandement de Metz, eût été bientôt prête à marcher, et, sous un tel général, les mutins eussent été bientôt soumis.

Tel est le narré très-exact que je me proposais de faire, comme témoin oculaire et même comme acteur dans les journées des 5 et 6 octobre ; il peut servir quelque jour à l’histoire de cette remarquable époque qui, par ses suites, a fait peut-être le destin de l’univers.


[***] page 145.

« Quatre ou cinq mois avant le funeste voyage de