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LETTRE XVIII.

De la même à la même.

Fréville, ce 9 juin 1808.

Je t’écris de nouveau, chère Zoé, pour ne te laisser aucune inquiétude sur le récit que je t’ai fait dans ma dernière lettre. Ton père se porte à merveille ; il est retourné avant-hier chez M. de Mirbot, où nous devons tous aller dîner demain : je m’attends à quelques scènes amusantes que nous devrons aux reproches de ta mère sur l’imprudence du général, et à la manière gaie et plaisante dont il reçoit toujours ses avis. Cependant, sans paraître se laisser convaincre, il faut espérer qu’il en deviendra plus sage. Ses blessures l’ont affaibli ; la vigueur de son caractère l’empêchait de juger de la diminution de ses forces, et cet événement lui rendra le salutaire office d’un bon avertissement.

Je reçois à l’instant ta lettre du 29 mai ; je te remercie des détails que tu me donnes sur la visite qu’on vous a faite. Plus votre établissement se perfectionnera, plus il sera l’objet des bontés de la famille dont le chef gouverne la France. Mon oncle pense que ces visites honorables sont un stimulant bien précieux pour les élèves de votre maison. Dans