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LETTRE XXIII.

Zoé à Élisa.

Écouen, ce 12 juillet 1808.

Je sais par cœur tes deux lettres, mon aimable institutrice. Tu t’accuses pour mieux corriger ; tu fais le récit de tes fautes pour avoir occasion de me communiquer les précieux avis de ton oncle. Eh bien ! mon amie, reçois, pour récompense de tant de soins et de générosité, l’engagement que je prends de suivre tous tes conseils. Ne te reproche plus quelques momens d’étourderie ; vivant auprès d’un guide si éclairé, ta raison s’affermira par ses conseils ; elle te garantira des fautes de notre âge, et tu sauras en même temps m’en préserver.

Déjà je te dois beaucoup, ma chère Élisa ; tu as rectifié mes idées sur tout ce qui m’environne. Je vois la maison où je suis sous un aspect tout différent, et je commence à trouver moins importune la vie régulière que nous y menons. J’ai fait quelques progrès, et j’en ai la récompense : j’ai déjà changé de ceinture ; je suis passée à la section des nacarats lisérés de blanc : c’est la plus faible de la troisième division ; mais au moins c’est la division des grandes. Je trouve de véritables plaisirs à ce