Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 3.djvu/239

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LETTRE XXIV.

De la même à la même.

Écouen, ce 23 juillet 1808.

Hier, ma chère Élisa, nous avons eu la première visite d’une élève chérie de la Directrice, la fille de Joséphine. Les travaux de la maison, un peu plus avancés, ont facilité les moyens de la recevoir convenablement. Madame la Directrice était au comble de la joie de la posséder dans la maison qu’elle dirige. Tout le monde fut charmé de ses grâces et de son air de bonté ; son regard est doux, son maintien simple et noble. Elle entra d’abord à la chapelle ; on y chanta le Domine salvum. Le premier aumônier la harangua, et son discours fut fort attendrissant.

Elle parcourut ensuite toute la maison avec un soin particulier ; elle se fit présenter les registres des dames dépositaires, et voulut bien assister à la distribution du bouillon, du pain et de la viande, qui se fait, quatre fois par semaine, à vingt-quatre pauvres femmes du village. Le tablier de cuisine, dont les deux élèves chargées de ce détail entourent leur uniforme, parut au cœur sensible d’Hortense un honorable et pieux ornement. Elle