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LETTRE XXVII.

Zoé à Élisa.

Écouen, ce 28 août 1808.

Tu n’es plus à Chabeuil, ma chère Élisa ; tu ne reçois plus mes lettres dans un endroit qui me soit connu ; je ne pourrai plus penser (au moins de quelque temps) que tu les lis sur cette petite terrasse ombragée qui borde la grande route ! Fais-moi donc la description des lieux que tu vas voir, dépeins-moi le château que tu habiteras ; mets à me donner ces détails ta complaisance ordinaire, afin que je puisse au moins te suivre de la pensée.

Je suis maintenant livrée à mes études avec une assiduité dont je m’étonne moi-même. Les inspections, qui ont lieu tous les trois mois, ne nous laissent pas le temps de nous reposer. C’est à cette époque qu’on remporte des prix, qu’on change de sections, et trois mois suffisent à peine pour avoir fait des progrès dans le dessin et dans l’écriture ; tout le monde peut en juger, puisque les quatre dessins et les quatre pièces d’écriture de l’année sont attachés, les jours de concours, dans la salle de l’inspection. Il faut aussi avoir appris un cahier entier d’histoire, un de géographie, que