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LETTRE XLV.

Zoé à Élisa.

Écouen, ce 9 avril 1809.

Napoléon, ma chère Élisa, avait eu la bonté de dire, après avoir visité Écouen, qu’il s’occuperait de l’organisation de notre maison. Les intérêts de l’Europe, sans cesse sous ses yeux, ne lui ont pas fait oublier sa promesse. Un décret rendu le 29 mars annonce qu’il accorde aux maisons d’éducation des filles de la Légion d’honneur d’avoir une personne de sa famille pour protectrice ; le titre de Directrice est changé en celui de Surintendante : une maison semblable à la nôtre sera établie à Saint-Denis. Les sœurs, les filles, les nièces des membres de la Légion d’honneur, qui ne seront pas élèves gratuites, pourront être mises comme pensionnaires en payant une demi-pension de 500 francs par an ou la pension entière de 1000 francs. Ce nouvel ordre de choses m’a fait renaître l’espoir de te voir parmi les élèves de la maison d’Écouen ; il est possible que tes parens eussent craint, en demandant une place gratuite pour toi, d’en priver quelque famille peu fortunée. Peut-être est-ce parce que je le désire, mais je me figure déjà voir ton frère dé-