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À Marie-Antoinette.

Reine dont la bonté surpasse les appas,
Près d’un roi bienfaisant occupe ici ta place.
Si ce monument frêle est de neige et de glace,
 Nos cœurs pour toi ne le sont pas.

 De ce monument sans exemple,
Couple auguste, l’aspect bien doux pour votre cœur,
Sans doute vous plaira plus qu’un palais, qu’un temple
Que vous élèverait un peuple adulateur.


Les théâtres retentirent généralement des éloges dus aux bienfaits des souverains : on donna la Partie de chasse de Henri IV au profit des pauvres. La recette fut très-considérable, et l’assemblée redemanda avec transport le couplet suivant :


Le roi, digne de sa couronne,
A pris pitié des malheureux ;
La reine et ce qui l’environne,
S’occupe à faire des heureux.
Dessous le chaume qui le couvre
L’infortuné n’a plus d’effroi ;
Il chante aux champs tout comme au Louvre
La bienfaisance de son roi[1].


  1. Une fois, M. d’Angiviller, pendant un des voyages du roi, fit réparer une des pièces obscures des petits appartemens. Cette réparation coûta trente mille francs. Le roi, de retour, instruit de la dépense, fit retentir tout le château de cris et de plaintes contre M. d’Angiviller. J’aurais rendu trente familles heureuses, disait Louis XVI.
    (Note de l’édit.)