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Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/101

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Boniface.

Eh bien, tant mieux ; me voilà ; qu’avez-vous à me dire ?

Catherine.

Des choses qui intéressent le bonheur de mademoiselle Élise ; et j’ai pensé qu’en cette considération, vous ne me refuseriez pas la grace de vous entretenir un instant, en attendant la fête que je n’ai pas voulu troubler par un éclat indiscret.

Boniface la regarde un moment avec intérêt, et dit ensuite :

Voyons, Madame ; de quoi s’agit-il ?

Catherine.

Avant de m’expliquer, je vous prierai, Monsieur, de vouloir bien me promettre d’être auprès de Madame l’interprète de mes excuses et de mes regrets. Je remets la ferme qu’elle m’a confiée, et compte, dès demain, quitter le canton. Je sais bien qu’il n’est pas d’usage de rompre ainsi de pareils engagemens ; mais quels que soient les dédommagemens que vous exigerez, Monsieur, j’y souscris d’avance, trop heureuse de laisser, en partant, à madame d’Armincourt cette faible preuve de ma reconnaissance et de mon tendre attachement.

Boniface.

Mais, si vous lui êtes si attachée, pourquoi donc la quittez-vous ? — Quels sont les motifs d’une fuite si soudaine ?

Catherine.

La scène de tantôt l’autoriserait assez, ce me semble, quand cette lettre ne l’aurait pas déjà provoquée. (Elle lui donne la lettre de Fierval.)