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Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/102

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Boniface.

Ah, ah ! — De Fierval !… (Il en lit quelque chose.) Libertin !… (Il continue.)

Catherine.

Vous concevez, Monsieur, qu’il serait peu décent que je restasse dans des lieux où un pareil homme aura bientôt le droit de me parler en maître. Il faudrait ou le braver, ou m’avilir !… Tant d’audace ou tant de bassesse est également indigne de moi.

Boniface, à part.

Cette femme est honnête, chose sûre. — (Haut.) Quand avez-vous reçu cette lettre ?

Catherine.

Quelques instants avant votre arrivée. Peut-être l’aurais-je méprisée, sans la manière indigne dont M. de Fierval s’est comporté chez moi ; mais le soin de ma réputation, seul bien qui me reste au monde, ne m’a pas permis de dévorer un si cruel outrage ; et c’est à l’oncle, au bienfaiteur d’Élise, que j’ose en confier la vengeance.

Boniface, mettant la lettre dans sa poche.

Je m’en charge. — Quoiqu’au fond, il ne soit pas seul responsable de votre départ. M. de Lussan…

Catherine.

N’en parlons pas, Monsieur, je vous en supplie.

Boniface.

Pourquoi donc ? il vous aime de tout son cœur, cet homme ; il me le disoit encore tout à l’heure. C’est vraiment dommage que vous ne soyez pas d’un rang plus rapproché du sien, vous vous con-