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Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/104

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rien à entendre ici. — Il ne me reste qu’à vous remercier… et à prendre congé de vous.

Boniface, avec intérêt.

Un moment. Où allez-vous donc, comme cela ?

Catherine, tristement.

Je ne sais. Par-tout où j’aurai le malheur d’attirer l’attention d’un homme, il n’y aura pas de demeure fixe pour moi.

Boniface, la regardant.

Hum !… S’il est ainsi, vous risquez de voyager long-tems. (Plus vivement.) Mais, que diable !… Vous n’allez pas courir ainsi à l’aventure. Vous tenez à quelque chose dans le monde ; vous arriviez de quelque part quand vous êtes venue ici ; ce que vous possédez, vous l’avez hérité de quelqu’un, ou quelqu’un vous l’a donné. Vous aviez un père, une mère, un mari… que faisaient-ils ? que sont-ils devenus ? Qui êtes-vous, enfin ?

Catherine, troublée.

Monsieur… que vous importe… mon mari… ma famille…

Boniface, encore plus vivement.

Oui, votre mari, votre famille, tout cela m’importe, et beaucoup ; où tout cela est-il ? qui êtes-vous ? voyons.

Catherine, cherchant ce qu’elle veut dire.

Monsieur… j’ai perdu mon père et ma mère en bas âge… Alors…

Boniface, la pressant toujours.

Eh bien, alors…