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Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/103

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viendriez à merveille ; mais, ma foi, vous êtes si loin de lui… (Il la fixe.)

Catherine, vivement.

Ce ne serait pas là l’obstacle, Monsieur… — (Elle se reprend.) La vertu est de tous les rangs, mais les hommes savent rarement l’apprécier, et je n’ai point appris à avoir confiance en leur justice.

Boniface.

(À part.) C’est elle. — (Haut.) Dites-moi… vous avez été malheureuse en amour ?

Catherine, soupirant.

Oui, Monsieur… et je le suis encore.

Boniface.

(À part.) Ceci regarde Lussan. (Haut.) Dites-moi donc ; vous avez été mariée ?

Catherine, embarrassée.

Monsieur…

Boniface, d’un ton pressant.

Vous êtes veuve ?

Catherine, sans prendre garde à ce qu’elle dit.

Oui, Monsieur.

Boniface.

Y a-t-il long-tems que…

Catherine.

Ah, Monsieur, daignez me dispenser d’un éclaircissement qui désormais ne peut vous interresser. Je pars, je vais porter ailleurs le souvenir de mes peines passées, et le sentiment ineffaçable de mes chagrins actuels ; je n’ai plus rien à dire, plus