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Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/106

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rien, vous dis-je. — vous avez des droits, des droits sacrés à ma tendresse. Si j’ai pu mettre au monde un fils indigne de moi, je remercie le Ciel de m’avoir donné le tems et les moyens de réparer ses fautes. Julie !… chère et généreuse Julie !… par grace, par pitié, ne haïssez pas le pauvre Boniface d’Orneville, qui vous demande à genoux le pardon de son fils.

Catherine.

Vous, Monsieur… vous, le père de mon mari !…

Boniface, se mettant tout-à-fait à genoux.

Oubliez que je fus son père, et laissez-moi être le vôtre.

Catherine, l’embrasse et le relève.

Ah Monsieur ! — Oui !… ah, oui ; soyez mon père !… j’avais besoin d’en retrouver un !

Boniface, la serrant dans ses bras.

Jusqu’à la mort. — Ah çà, ma fille, il ne s’agit plus de fuite, d’aventures, de déguisemens. — (Montrant son cœur.) Voilà votre dernier asyle ; rien au monde ne vous en fera sortir. Votre honneur est le mien, ma fortune est la vôtre, et le soin de vous rendre heureuse, celui qui m’occupera constamment. (Reprenant sa gaieté.) Ah çà, nous venons de nous attendrir ensemble ; il faut maintenant nous égayer un peu, punir un fat, corriger ma nièce, et faire un bon mariage… Que de plaisirs à-la-fois !

Catherine, émue.

Un bon mariage !…

Boniface.

Oui, oui ; Lussan et vous, je vous marie. Vous vous aimez comme deux fous ; vous êtes tous