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Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/18

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mais mon Dieu ! — Ô tête ! chien d’amour !… Allons porter ma lettrę. (Il sort.)



Scène III.

Lussan, en habit gris, veste blanche, costume

de commis de ferme ; il sort de la grille avec précaution, et n’avance que dès qu’il est sûr qu’Henry n’y

est plus.

Il est parti ! — Mais j’ai manqué l’heure. On s’est couché si tard ! On déjeûne maintenant à la ferme ; comment y rentrer sans qu’on s’apperçoive d’où je viens !… chaque jour y accroît mon embarras, et chaque jour m’y attache ! — Catherine me cherche en ce moment, m’accuse peut-être… Femme adorée ! femme incompréhensible !… ne saurai je donc jamais la cause de cette bizarrerie si aimable, si cruelle ? Je l’aime !… je l’aime, héla ! sans espérance, comme sans dessein ; et, pour la première fois de ma vie, l’amour m’a entraîné dans une démarche qui révolte ma raison, sans offrir des dédommagemens à mon cœur. — Tant d’esprit, des manières si nobles, un langage si pur, un état si opposé, un mystère si profond !……



Scène IV.

LUSSAN, FANCHETTE qui revient du château.
Fanchette, accourant à lui.

À quoi vous amusez-vous donc, Monsieur ? il y a ma fine long-tems que tout l’monde est