je sens que je ne pourrais plus vivre, qui me déteste peut-être… Non… oh, non, elle ne me déteste pas ; on n’inspire point un pareil sentiment sans en ressentir une partie… et si je ne m’abuse pas, si tel est mon bonheur, ô Catherine ! qui que tu sois, je te promets, je te jure que rien au monde ne m’empêchera d’unir ma destinée à la tienne… (Catherine prélude.) Qu’entends-je… une harpe !… c’est elle… elle va chanter peut-être… écoutons.
Talent chéri ! charme secret de ma triste existence ! sois encore l’interprête et la consolation d’un chagrin dont je n’ose approfondir la cause.
Si je pouvais entendre ce qu’elle dit !… Ah ! (Il écoute.)
Au tems orageux des folies,
J’osai me choisir un vainqueur ;
Victime de ses perfidies,
Sa mort détruisit mon erreur.
Mais mon sort fut digne d’envie,
Tant qu’il partagea mon ardeur ;
Dans tous les instans de la vie,
L’amour seul fait le bonheur.
Quelle voix enchanteresse !… jamais paysanne a-t-elle su chanter comme cela !