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Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/61

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Lussan, enhardi.

J’aime une femme… que je ne connais pas encore… et qui, pourtant, semble gagner à se faire connaître ; une femme dont l’esprit et le caractère suffiraient pour captiver mon hommage, quand ses attraits ne m’auraient pas déjà séduit ; une femme, enfin, à qui l’on ne peut rien reprocher… que le mystère profond qui l’environne ; mystère qui donnerait lieu à d’étranges conjectures, si la vertu la plus sévère ne dictait toutes ses démarches, et si, dès long-temps, elle n’avait manifesté contre les hommes une prévention… dont je suis la première et la plus malheureuse victime.

Catherine, embarrassée.

Savez vous Charles… que vous parlez bien ?

Lussan, avec tendresse.

Ah ! je parlerais bien mieux, si l’on daignait me répondre.

Catherine, troublée.

Les réponses qui frappent l’oreille ne sont pas toujours les plus expressives.

Lussan, avec feu, et lui prenant la main.

Non, sans doute, et si j’osais me livrer…

Catherine, d’un air imposant.

Laissez ma main, Charles. — Eh bien, donc, cette femme qui ne vous répond pas… dites-moi… est-elle riche ?