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Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/82

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Fanchette, qui s’avance en pleurant.

Eh quoi, madame Catherine ! vous n’aimez donc plus s’te pauvre petite Fanchette ?

Catherine, à Fanchette.

Petite ingrate ! il vous sied bien de réclamer une tendresse dont vous avez si indignement abusé ! si jeune ! se mêler de pareilles intrigues, trahir sa bienfaitrice, l’exposer à rougir aux yeux de tout le monde !… vous en voilà récompensée ; demain… ce soir, vous n’aurez plus d’asile.

Fanchette crie à Lussan.

Monsieur !… Monsieur, parlez pour moi !…

Lussan, d’un ton calme et doux.

(À Fanchette.) Calmez-vous, mon enfant, je me charge de vous. (À Catherine.) Je vous laisse, Madame, vous n’êtes pas à présent en état de m’entendre ; mais croyez que l’homme qui a pu supporter facilement vos injustices, ne renoncera pas de même à l’espoir de vous posséder. Je saurai qui vous êtes ; je le saurai peut-être malgré vous. Mon amour, mon respect, ma persévérance vous ramèneront un jour à des sentimens plus dignes de vous et de moi ; et, en attendant, vous ne partirez pas… non, Madame, vous ne partirez pas ; tant que Charles existera, Catherine ne sera point maîtresse d’aller respirer un autre air que lui. Adieu, Madame. — Venez, Fanchette.

(Il sort, Fanchette le suit, en regardant de tems en tems Catherine, qui reste consternée.)