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Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/83

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Scène IX.

CATHERINE, seule.

Quoi donc ! je ne serais pas libre de fuir des lieux où le malheur m’a encore poursuivie ? Il faudrait que je demeurasse en butte aux insultes de Fierval, à la colère d’Élise, aux persécutions d’un homme… que je devrais… que je ne puis haïr. — Mais quand il serait assez généreux pour faire en ma faveur ce que je fis pour l’ingrat d’Orneville, qui me répond que mon second mariage sera moins désastreux que le premier ? et si l’homme que je comblai de mes bienfaits, me rendit si constamment malheureuse, que pourrais-je attendre de celui à qui je devrais tout à mon tour ? Je n’en courrai point le danger… je m’en irai… je m’en irai cette nuit même. — Mais, avant mon départ, je veux punir cet insolent Fierval ; sa lettre m’en donne un moyen facile. Comme il était haïssable tantôt ! comme son audace et sa fatuité contrastaient bien avec le maintien noble et réservé de ce malheureux… Que dis-je !… où mes idées s’égarent-elles !… Ah Julie !… Julie !… fuis, si tu veux, M. de Lussan ; mais n’espère pas d’oublier jamais le pauvre Charles !

Fin du second Acte.