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Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/85

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besoin de cette dernière offense pour déterminer mon choix. — Mais je ne puis penser qu’une malheureuse servante de basse-cour…

Fierval

Écoutez donc : elle n’est pas mal ; et quand une fois la tête se monte… À propos, où est donc le cher oncle Boniface ?

Élise

Oh ! ne m’en parlez pas ; il est d’une grossièreté insoutenable… — Mais êtes-vous bien sûr que ce soit pour la petite Fanchette…

Fierval

Encore ? Ah, parbleu, ma belle cousine, c’en est trop : vous ne voulez pas me donner de l’inquiétude, au moment où tout semble devoir assurer mon bonheur : songez donc que demain, peut-être, nous serons l’un à l’autre, et que, quelque fonds de tolérance dont je fasse provision en me mettant en ménage, encore ne pourrais-je souffrir qu’un rival m’enlevât la douceur de vous occuper uniquement, au moins le premier jour des noces.

Élise, fièrement.

Comment, Monsieur, vous oseriez penser…

Fierval

Eh non, non ; je ne pense, je n’ose rien au monde ; je voudrais seulement vous distraire d’une idée qui contrarie mon amour.

Élise, préoccupée.

Soyez tranquille, je ne change pas si facilement ; et ce ne serait pas au moment où ma famille dé-