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Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/99

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Boniface.

Son âge ?

Lussan.

Vingt… à vingt-deux ans.

Boniface.

De l’esprit ?… des talens ?

Lussan.

Des talens, oui ; et c’est ce qui m’a frappé. Comment, disais-je, une paysanne…

Boniface, à lui-même, et avec le plus grand intérêt.

Ah ! que je me veux de mal de l’avoir perdu !

Lussan.

Quoi donc, Monsieur ?

Boniface, toujours plus ému.

Un portrait… un petit portrait de femme qui me parvint à certaine époque. À peine si je voulus le regarder alors ; et tantôt, en voyant Catherine… il m’a semblé… je m’en vais, je m’en vais la voir.

Lussan, l’arrêtant.

Elle doit venir ici tout à l’heure. Ne vaudrait-il pas mieux que vous l’attendissiez, que vous cherchassiez peu-à-peu à pénétrer son secret ? Elle est si défiante ! si indignée d’ailleurs de ce qui s’est passé tantôt ! elle veut partir ; elle doit, ce soir, prévenir madame d’Armincourt.

Boniface, riant.

Ah, oui, partir ! Si ce que je présume arrive, je sais bien qui est-ce qui partira ; mais, à coup sûr, ce ne sera ni vous ni elle. — Je l’entends, je crois.