loit sans que mademoiselle Miller envoyât dire si elle reviendroit ou non. Lydie fit attendre long-temps, fort long-temps… À sept heures enfin, elle se mit à table. Quelques instans après, mademoiselle Miller rentra. Elle n’avoit pas dîné. Elle étoit pâle, essoufflée, chancelante. Elle prit un bouillon dont elle paroissoit avoir grand besoin ; puis, se remettant à la vue de Lydie qui l’observoit, elle dit : — « Ah !… maintenant je puis dîner à mon aise ; je ne sortirai plus. » — « Je le crois bien ; vous ne pourriez pas vous soutenir. » — Et, tout en offrant à mademoiselle Miller ce qu’elle pouvoit choisir de plus délicat, tout en lui faisant remarquer ce qu’elle avoit fait en son absence, elle cherchoit à démêler ce qui se passoit dans l’âme de la vieille Anglaise, préoccupée encore plus tristement que le matin. Mademoiselle Miller dîna cependant, et même assez bien,
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