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Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/220

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lydie.

plorer son pardon, la pénétrèrent d’une douleur cuisante. Des larmes abondantes s’ouvrirent enfin passage. Elle se livra sans réserve à ce plaisir des malheureux : plaisir tant dénigré de ceux qui ne conçoivent pas que l’on puisse éprouver une joie réelle à pleurer de repentir, parce qu’ils n’ont jamais su convenir d’une faute.

Lydie, soulagée par ses larmes, occupa son loisir d’une foule de petites attentions qui pouvoient lui concilier la bienveillance de mademoiselle Miller. Elle savoit que les vieilles filles n’ont pitié des jeunes qu’autant que celles-ci sont menacées comme elles des langueurs d’une vie isolée. Elle tâcha de prouver, par le bon usage de cette longue journée, qu’elle pourroit comme une autre s’accoutumer à tout, et cependant vit avec surprise que l’heure du dîné s’écou-