Aller au contenu

Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
215
lydie.

oublier la cause, ne rendit point à Lydie ses caresses ; mais en sortant, il la recommanda tout bas à mademoiselle Miller. La journée se passa sans autre incident. Les nouvelles du soir furent tranquillisantes. — « Allez, ma chère enfant, dit à Lydie la bonne mademoiselle Miller, dormez en paix ; votre père souhaite que vous preniez soin de vous. » — Lydie la remercia, et s’en fut. — « Quoi ! je dors en effet ! se dit-elle après un court sommeil ; je dors !… et lui !… lui !… s’il dort mal cette nuit… il peut mourir demain ! » — À cette idée terrible, elle sentit elle-même un avant-coureur de la mort ; elle sentit que son unique vie, que tout son avenir résidoit dans ces jours dont peut-être on alloit compter le dernier. Elle accusa les guides de son enfance qui n’avoient pas eu le courage de réprimer en elle des penchans trop contraires à son bonheur et à sa vertu. Elle