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lydie.

« Par qui cette jolie personne a-t-elle été élevée ?… demanda, en sortant de table, la sérieuse mademoiselle Miller. » — « Par une mère idolâtre, répondit madame de Mordeck. » — « Un peu foible peut-être ? » — « Que voulez-vous ! une fille unique ! » — « Tout ce qu’il vous plaira, dit à part soi le capitaine ; je n’ai qu’un fils, et ne l’ai pas gâté. »

Alphonse, en cet instant, ne voyoit plus, n’entendoit plus son père. Saisi de ce premier ravissement de l’amour qui fascine les yeux, l’esprit, le jugement, il n’étoit frappé que des perfections de Lydie, dont, il suivoit tous les mouvemens avec une attention qui suspendoit en lui jusqu’à l’exercice de la pensée. L’enfance d’Alphonse, confiée à des mains sûres, avoit préparé son âme aux impressions douces, profondes et durables. Son père, en se chargeant d’ache-