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Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/252

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lydie.

dont elle n’osoit se plaindre ; seule avec son secret qu’elle s’efforçoit de taire ; les jours, les semaines, les mois s’écouloient… et sa douleur, de plus en plus concentrée, pesoit sur tous ses sens, et peu à peu flétrissoit tous ses charmes. Mademoiselle Miller s’en aperçut. — « Ne nous affligeons pas, lui dit-elle d’un ton caressant ; armons-nous de douceur, d’adresse, de patience. Le temps nous ramènera celui qui nous évite : puisqu’il craint de nous revoir, c’est qu’il nous aime encore. » — Mademoiselle Miller ne disoit là que ce dont elle étoit persuadée, que ce dont Lydie étoit persuadée comme elle. La vanité d’un homme, trop dédaigneuse pour entendre à aucune transaction, fléchit au premier coup dont elle est blessée. Celle d’une femme, ou flattée, ou trahie par le sentiment qui l’abuse, cède, reprend tour à tour le terrain, et se défend